08/11/1999
ELEGY N°7 Brendan PERRY 20 Octobre 1999 - Elysée Montmartre, Paris
Une vilaine interrogation nous taraudait l'esprit à l'approche
de ce premier concert parisien de Brendan PERRY en solo : allait-on
voir débarquer l'habituelle et massive cohorte bigarrée des fans de
Dead Can Dance ou bien juste une grosse poignée d'inconditionnels hard-core
accompagnés de quelques amateurs d'un premier album excellent mais peut-être
encore trop neuf. Au vu de l'immense parterre de spectateurs attendant
sagement l'arrivée du génial ermite, la réponse nous est heureusement
apparue clairement : la cote de Brendan n'a guère baissé depuis le dernier
passage du duo à la salle Pleyel en 1996. Et c'est sur la reprise
de Tim Buckley 'I must have been blind' que le maitre de céremonie,
accompagné de ses quatres musiciens (dont le clavier de Dead Can Dance,
John Bonnar) donne le ton d'une soirée qui allait s'avérer exceptionnelle.
Alternant son set entre quelques extraits de Eye of The Hunter ("The
captive heart", "Sloth", "Death will be my bride")
et inédits prometteurs (dont une reprise de 13th Floor Elevators), l'ami
Perry a également eu la sagesse de ne pas faire table rase du passé
sur lequel le public, avouons-le, attendait quelques retours. Et si
c'est sur le désormais traditionnel enchaînnement "I can see now/American
dreaming" que se font entendre ses premières ovations, ce n'est
que plus tard que frappera le grand frisson, une première fois sur l'inespéré
"In power we entrust the love advocated" (tiré du premier
Dead Can Dance et bouté depuis fort longtemps de leurs concerts), une
seconde lors de la magnifique version de "Ubiquitous mr Lovegrove".
Le pari est d'ores et déjà gagné pour Brendan qui brise du coup son
mutisme habituel pour lancer quelques réflexions pleines d'humour à
un public complice, mais surpris de voir se lâcher ainsi l'ex-taciturne
maître d'oeuvre de DCD ("Vous êtes bien réverencieux ce soir, on
se croirait dans une église..."). Sûr de son art, bénéficiant qui
plus est d'un son remarquable, le groupe n'a plus qu'à enfoncer le clou
lors du rappel avec l'incroyable reprise du "Song to the siren"
de Tim Buckley (décidemment), déjà mis à l'honneur en 1984 par This
Mortal Coil. Brendan PERRY remplaçant Liz Frazer, on croit rêver... |