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Partie 3

Biographie Partie 3

IMPOSSIBLE

Pour les Cocteau Twins, il est alors temps de faire le point. Depuis l'arrivée de Simon Raymonde, ils ont multiplié sorties et collaborations. Ils ont surtout un chantier à achever qui leur tient particulièrement à coeur : l'aménagement de leur propre studio dans la capitale anglaise. Lors de l'année 87 - et même si Robin continue de produire d'autres artistes -, le seul témoignage de leur créativité s'intitule Crushed, un inédit que l'on trouve sur la très belle au propre comme au figuré, compilation 4AD baptisée Lonely is An eyesore La sortie de Blue Bell Knoll l'année suivante n'en aura que plus de retentissements. "C'est le premier album où j'ai pensé : "C'est vraiment fantastique, confesse aujourd'hui Raymonde, les yeux encore pétillants. " Il est évident que le fait de pouvoir disposer de notre propre studio a énormément influencé la réussite de l'enregistrement. Nous étions complètement isolés, dans notre monde, en vase clos. On essayait plein de choses, on expérimentait sur !es sons, les arrangements : on utilisait plusieurs pistes pour les cordes, le piano, les guitares douze cordes. Robin et moi étions sur la même longueur d'onde. On consommait beaucoup de drogues... Beaucoup. Si le ne devais choisir qu'un album, ce serait peut-être celui-ci. Pour mot, il marque le départ de l'aventure. C'est d'ailleurs pour cela que je regrette vraiment que le morceau Blue Bell Knoll ne figure pas sur la compilation... Liz est au sommet de son art sur ce disque. Elle s'est complètement libérée, elle se moquait de savoir ce que la presse allait bien pouvoir écrire sur ses textes ou ses non-textes. Elle a juste cherché à faire passer des émotions et elle a décidé pour cela d'aller jusqu'au bout de ce langage phonétique. Lorsque nous avons fini les musiques, il y avait déjà tellement d'arrangements, de mélodies, que nous nous demandions où elle pourrait bien placer sa voix, ce qu'elle allait pouvoir faire. Pour moi, il n'y avait plus de place... Et elle a trouvé des choses extraordinaires. Je suis aussi très fier que ce disque ait connu un tel succès, sans que nous ne fassions de promotion... Pas de vidéo, pas de tournée, à peine un single. Et nous avons quand même vendu plus cent mille exemplaires en Angleterre, ce qui à l'époque était un chiffre assez impressionnant pour un groupe sur un label indépendant. Aujourd'hui, à part Radiohead bien évidemment, je crois que c'est impossible à réaliser".

Assaut musical sublime, avec des chansons aux structures plus traditionnelles, ce premier véritable album du groupe depuis quatre ans est en tout point fantastique, de l'opulence des arrangements célestes aux mélopées ensorceleuses de Fraser. Alors que son label réussissait avec brio une étonnante reconversion artistique - en signant coup sur coup deux groupes américains de Boston, les Throwing Muses et les pixies -, le trio n'en restait pas moins le fer de lance d'une structure quelque peu envahissante. Aussi envahissante que les drogues que n'avait de cesse d'ingurgiter Robin Guthrie. C'est dans ce climat quelque peu délétère que le groupe tente de donner une suite à son chef-d' d'oeuvre Influencé par la grossesse de Liz Fraser - qui donne ra donc naissance à la petite Lucy Belle - et en partie enregistré dans les nouveaux studios du groupe - September Sound, superbe lieu niché à Twickenham au bord de la Tamise -, heaven Or Las Vegas dévoile pourtant un groupe serein. En particulier sa chanteuse, qui offre des textes un rien plus compréhensibles. Dans la suite logique de son prédécesseur, cet album explore également une veine plus "commerciale", avec des mélodies que l'on se risque même à siffloter, plus pop, même si la mélancolie se présente à nouveau sous ses plus beaux atours.

Grande nouvelle, les Cocteau Twins se sont décidés à repartir sur les routes, dans une formation complétée par deux guitaristes, Mitsuo Tate et Ben Blakeman. " Etre sur scène et jouer devant un public qui est venu te voir et t'écouter, c'est l'une des sensations les plus incroyables que je connaisse", explique Simon Raymonde. "C'est une expérience extraordinaire. Ce que je regrette, c'est de ne pas avoir apprécié cette chance à sa juste valeur pendant des années. Parce que j'étais trop nerveux, je me posais trop de questions : `Vais je faire des erreurs, Liz va t'elle se sentir bien, que va t'il se passer dans les loges, qui va s'énerver le premier. À partir de Four Calendar Café, j'ai décidé d'être plus égoïste : "Si vous vous voulez engueuler, je m'en fous, ça ne m'empêchera pas de passer un bon moment". J'ai compris que ce n'était pas à moi de contrôler Liz et Robin... En plus, avec l'arrivée d'un batteur, les concerts étaient forcément plus vivants, moins rigides. Avec les rythmiques sur bande, tu ne laisses pas trop de place à l'imagination. Pour moi, la dernière tournée, à l'occasion de Milk & Kisses en 96 restera de loin la meilleure. Même si nous n'avons jamais été aussi flexibles que je l'aurais souhaité... il y avait ce passage dub avec Mark Clifford qui nous samplait en direct, ces moments plus acoustiques, où j'étais au piano. Et puis, au lieu de simplement promouvoir le dernier disque, nous avions décidé de piocher dans tout notre répertoire. Après tout, le public, quand il vient te voir, espère surtout entendre ses morceaux favoris, il n'a pas envie de supporter la quasi intégralité d'un nouvel album qu'il vient d'acquérir et connaît à peine. Avec l'expérience, tu t'aperçois que c'est une attitude très nuire que de penser : J'ai plein de nouveaux titres, pourquoi devrais-je me fatiguer à jouer des vieux morceaux qui m'insupportent...' Malheureusement, la tournée n'a duré qu'un mois°.

CŒUR

Lorsqu'un lien trop fort unit un groupe et un label, cela peut devenir dangereux … Je crois que 4AD a longtemps tenté d'assurer sa promotion à travers les seuls Cocteau Twins", assène Robin Guthrie. "Non pas que ça nous gênait en général", reconnaît Simon, "mais c'est vrai qu'à un moment, la situation nous a énervés. Nous en avions surtout marre de ces interviews où les seules questions que l'on nous posait se résumaient : `Vous vous voyez souvent avec les Dead Can Dance'. À la fin, on parlait plus de 4AD que de notre musique". Pourtant, en 1991, alors que le groupe s'apprête à partir sur la route pour défendre Heaven Or Las Vegas,

   Studio Personnel des Cocteau Twins

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